Si donc
vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d'en haut, où le
Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce
qui est sur la terre.
(Col 3:1-2)
Après
la partie essentiellement doctrinale des 2 premiers chapitres, vient la partie
pratique. Il en est toujours ainsi dans les épîtres: d’abord la saine doctrine,
ensuite la mise en application.
La
connaissance de la vérité qui n’amène pas un changement dans nos vies n’est
qu’une connaissance vaine et stérile.
Le si
de ce verset n’exprime nullement le doute dans l’esprit de Paul. C’est ce qu’on
appelle un « si conditionnel », et il pourrait se traduire par puisque :
« Puisque vous êtes ressuscités avec Christ… ». C’est un fait, un
état, une réalité, quelque chose qui s’est déjà passée.
Par la
foi nous sommes identifiés a Jésus-Christ. Notre destinée est intimement
liée à sa destinée. Nous sommes unis à lui dans sa mort, son ensevelissement,
sa résurrection, son ascension, sa glorification et bientôt son retour en gloire.
Ressuscités
avec Christ:
spirituellement, pas encore physiquement. La résurrection des corps est à
venir. La résurrection est le passage de la mort à la vie, l’entrée dans une
vie entièrement nouvelle ; nous vivons avec d’autres principes et dans une
nouvelle sphère : le Royaume de Dieu. Cela se produit au moment de notre
conversion, par la foi en Jésus. Nous devenons citoyens des cieux. Nous avons
de nouvelles valeurs, de nouveaux désirs, de nouveaux objectifs, en accord avec
le Royaume de Dieu. Nous habitons encore dans le monde, mais nous ne faisons
plus partie du monde. Nous avons la tête dans le ciel mais les pieds bien sur
terre. Le chrétien ne « plane » pas; il reste réaliste et
pragmatique.
Assis à
la droite de Dieu:
Jésus n’est plus sur la terre (sauf dans le cœur des chrétiens) mais dans le
ciel, à la droite du trône de Dieu. Il est notre grand Souverain Sacrificateur,
ministre du tabernacle céleste. Ce n’est pas parce qu’il est assis qu’il ne
fait plus rien. Il est notre Avocat, il plaide notre cause, prend notre
défense. Il prie pour nous en tant qu’Intercesseur.
Grâce à
Jésus, le trône de Dieu n’est plus le trône du jugement mais le trône de la
grâce: il est accessible en tout temps, en tout lieu: Approchons-nous donc
avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver
grâce, en vue d’un secours opportun. (Hé 4:16)
Puisque
notre identité est désormais céleste, nous devons nous comporter en
conséquence.
Dieu
nous recommande de faire 2 choses: chercher et penser.
Cherchez: rechercher, désirer,
aspirer, viser. Chercher les choses d'en haut, à savoir les biens célestes, les
réalités spirituelles, Christ lui-même. Nous devons lâcher les choses futiles
et passagères de la terre pour les choses glorieuses et éternelles du ciel: car
tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des
yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde. Et le
monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de
Dieu demeure éternellement. (1Jn 2:16-17)
Pensez: attachez-vous,
affectionnez-vous, préoccupez-vous. Qu’est-ce qui occupe principalement nos
pensées, nos désirs? Les choses terrestres comme le travail, les loisirs, les
plaisirs ou les choses célestes comme la volonté de Dieu, la croissance
spirituelle, la connaissance de la Parole? Nous sommes ce que sont nos pensées:
si nous pensons tout le temps aux choses terrestres ou charnelles nous vivrons
de manière terrestre ou charnelle. Si nos pensées sont tournées vers le ciel,
nous nous élèverons, nous vivrons de manière céleste, bien qu’étant encore sur
terre. Dis-moi ce à quoi tu penses quotidiennement et je te dirai quel genre de
chrétien tu es.
Cela ne
veut pas dire que nous négligeons nos responsabilités ici-bas, loin de là, le
chrétien ayant à donner un témoignage irréprochable de sérieux. Mais notre
priorité est le Royaume de Dieu et Sa justice: Cherchez premièrement son
royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. (Mt 6:33)
Posons-nous
la question. Notre attitude diffère t-elle de celle des gens du monde qui ne
connaissent pas Dieu? Si tel n’est pas le cas, nous devons revenir à Dieu.
Comment
nous affectionner aux choses d’en haut?
Essentiellement,
par la méditation de la Parole de Dieu et la prière.
Car vous
êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ,
votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. (Col
3:3-4)
Nous sommes
morts au péché, à la chair, au monde, à la Loi. Cela s’est produit quand
Christ est mort sur la croix. Autrement dit nous sommes libérés de leur emprise
sur nos vies. Un mort ne réagit plus aux tentations, aux sollicitations de la
chair.
Attention!
être tenté n’est pas un péché (tous les chrétiens le sont), ce qui l’est c’est
de tomber dans le péché. Luther: « tu ne peux pas empêcher les
corbeaux de tourner autour de ta tête mais tu peux les empêcher de s’y poser et
d’y faire leur nid ».
La mort n’est pas
une fin en soi. Si Christ était resté dans le tombeau, nous serions les hommes
les + malheureux: mais Christ est ressuscité! La mort a été vaincue!
La mort n’est que
le passage obligé vers la résurrection, vers la vie.
Après la croix (la
mort), il y a le trône (la vie, le règne). Jésus n’est pas resté sur la croix,
il est monté vers le trône. Nous aussi avec lui; nous sommes dans les lieux
célestes.
Notre vie est cachée
(litt. cryptée) en Christ ; cela veut dire que notre citoyenneté
céleste, notre filiation divine, notre véritable nature est actuellement voilée
aux yeux des autres. Le monde ne peut connaître
les choses spirituelles : Voyez, quel amour
le Père nous a donné, puisque nous sommes appelés enfants de Dieu ! Et
nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il
ne L’a pas connu. (1Jn 3:1)
Etre
caché signifie aussi que nous sommes protégés, préservés en Christ. Il est
notre refuge, notre forteresse, nous sommes en sécurité, nous n’avons rien à
craindre.
Christ,
notre vie.
Christ n’est pas seulement notre Sauveur, notre Seigneur mais il est notre vie.
Il n’est pas en dehors de nous, il est en nous (Christ en vous, l’espérance de
la gloire).
Jésus
est notre vie: ce qu’il nous demande de faire, il se charge de l’accomplir pour
nous à partir du moment où nous lui confions les rênes de notre vie.
La vie
chrétienne est par définition la vie de Christ en moi, cette vie céleste et
divine qui coule en moi et se manifeste à travers moi. Je ne vis plus de ma vie
mais de la sienne, je ne puise plus dans mes ressources mais dans les siennes.
C’est un échange de vie. J’échange ma vie misérable, mortelle,
impuissante avec la sienne, glorieuse, incorruptible, puissante.
Moi, je
suis le cep ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en
lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn
15:5)
Jésus
est le cep, je suis un de ses sarments. Sa sève vivifiante circule en moi et me
donne de porter du fruit. Dans la mesure où je reste attaché à lui, je porte
beaucoup de fruit; je n’ai pas d’effort à faire pour cela, c’est naturel. Là où
il y a la vie, il y a le fruit.
Ma
seule responsabilité: demeurer en lui, être attaché à lui.
Actuellement,
Christ est caché aux yeux physiques des hommes, mais un jour il paraîtra
(phaneroo: se manifestera), c’est une certitude, c’est notre espérance!
A ce moment tous les hommes le verront, même ceux qui le nient ou le
rejettent : Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec
beaucoup de puissance et de gloire. (Mc 13:26)
Nous aussi nous
paraîtrons avec lui dans la gloire : …quand il viendra pour être, en ce
jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru. (2
Th 1:10)
Cette espérance du
retour en gloire de Jésus qui règnera avec tous ses rachetés doit nous motiver
à lui être fidèle, dans les bons comme dans les mauvais jours.
Faites
donc mourir votre nature terrestre: l'inconduite, l'impureté, les passions, les
mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. (Col 3:5)
Par
notre union spirituelle avec Christ, nous sommes morts au péché : cette
réalité est une réalité de position ; elle doit se traduire
également dans une réalité pratique.
Nous
sommes morts à la condamnation du péché, mais le pouvoir du péché est encore grand
et notre chair (= notre nature terrestre) est faible.
Il y a
3 étapes dans la délivrance par rapport au péché: au moment de sa conversion le
chrétien est délivré de la condamnation du péché; durant sa marche
terrestre il est délivré de la puissance du péché; au moment de sa
glorification il sera délivré de la présence du péché.
La
lutte contre le péché est le propre de tous les croyants ici-bas, y compris de
Paul qui avait fait l’expérience de sa propre déchéance : Malheureux
que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? (Ro 7:24)
Faites
mourir (nekroo):
litt. tuer. Cette lutte est un combat à mort : ou bien nous tuons le péché
ou bien le péché nous tuera : Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au
sang en combattant contre le péché. (Hé 12:4)
Notre nature
terrestre est notre vieille nature, encline au péché. Nous devons décider
de la mettre à mort chaque jour, par la puissance de l’Esprit de Dieu : Si
vous vivez selon la chair, vous allez mourir; mais si par l'Esprit vous faites
mourir les actions du corps, vous vivrez. (Ro 8:13)
Certains
ont mal interprété cette parole: ils ont pensé à l’élimination physique des
membres du corps humain. Bien sûr, cela n’a jamais résolu le problème car le
péché vient de l’intérieur, du cœur et se manifeste à l’extérieur à travers le
corps.
Illustration : il y a quelques siècles, en
Angleterre, quand un pickpocket était pris, on lui coupait la main droite. A la
2ème arrestation, sa main gauche était amputée. Un jour un
pickpocket perdit les 2 mains mais il continua ses méfaits en utilisant ses
dents!
Il
s’agit premièrement de péchés sexuels ou sensuels. La sexualité est une
bonne chose en soi ; c’est un don de Dieu. Mais Satan a perverti ce beau
cadeau en toutes sortes de pratiques mauvaises.
L’inconduite (porneia) ou débauche,
impudicité, fornication, immoralité sexuelle.
A
l’origine porneia désignait la prostitution. Dans le NT, sa
signification s’étend à toutes les formes de rapports sexuels illicites,
notamment en dehors du cadre conjugal. L’inconduite vient en tête de la liste
des œuvres de la chair (Galates 5:19). Tous les péchés sont graves mais
celui-là en particulier pour le croyant: Fuyez l’inconduite. Quelque autre
péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps ; mais celui
qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps. (1Co 6:18)
L’impureté (akatharsia), absence de pureté, souillure:
est un terme qui s’applique plus aux pensées et aux intentions de l’esprit
qu’aux actions proprement dites: Quiconque regarde une femme pour la
convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. (Mt 5:28)
Les passions
(pathos) désignent des actes incontrôlables
libérés dans le corps, notamment l‘homosexualité.
Les mauvais
désirs (kakos epithumia) s’appliquent aux convoitises
sexuelles.
La cupidité
(pleonexia: avoir plus) est la soif de posséder, d’avoir ce qui est
interdit. Elle s’applique non seulement au sexe, mais aussi à l’argent, au
pouvoir, au prestige. Elle est considérée comme une idolâtrie car
elle place les désirs personnels et égoïstes avant les désirs de Dieu pour
notre vie. Mamon (amour de l’argent, des biens matériels) est une idole
puissante qui gouverne le monde actuel et est la cause de bien de maux.
Le
péché sexuel et l’idolâtrie ont souvent été associés: les gens adoraient les
divinités païennes parce que les orgies sexuelles qui faisaient partie de ces
cultes légitimaient et
assouvissaient
les passions corrompues. Même le peuple d’Israël s’est laissé aller à cette
désobéissance: Israël demeurait à Chittim ; et le peuple se mit à se
livrer à la débauche avec les filles de Moab. Elles invitèrent le peuple aux
sacrifices de leurs dieux ; et le peuple mangea et se prosterna devant leurs
dieux. (No 25:1-2)
NB: ces 2 types de péchés
(sexuels et cupidité) sont particulièrement provoqués par le monde dans lequel
nous vivons ( pouvoir des médias, pub, télé, internet, musique…): car tout
ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et
l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde. (1Jn 2:16)
C'est
pour cela que vient la colère de Dieu sur les rebelles. (Col 3:6)
Tous
ces péchés sont une marque de rébellion contre la sainteté de Dieu entrainant
la colère de Dieu. Parmi les attributs divins, il existe
la colère qui est la juste réaction de Dieu contre le mal et le péché. La
justice et la sainteté de Dieu exigent la punition du péché.
La
seule façon d’échapper à la colère de Dieu est d’accepter Sa grâce et Son
pardon en Jésus.
Vous
marchiez ainsi autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant,
vous aussi, rejetez tout cela: colère, animosité, méchanceté, calomnie, paroles
grossières qui sortiraient de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux
autres…(Col 3:7-9)
Non
seulement les Colossiens, mais nous tous, avant d’avoir rencontré Dieu, étaient
coupables de ces péchés à divers degrés.
Une des
preuves que quelqu’un appartient à Christ est qu’il ne peut plus vivre dans le
péché, c’est-à-dire qu’il ne peut plus pratiquer continuellement le
péché : Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché, parce que la
semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pécher, puisqu'il est né de Dieu.
(1 Jn 3:9)
Rejetez ou renoncez: désigne le fait
de retirer ses vêtements. Comme on retire ses vêtements sales à la fin de la
journée, le chrétien doit rejeter les vêtements souillés de sa vieille vie.
Paul
cite une 2ème liste de péchés, les péchés sociaux ou
relationnels.
La colère
(orge) est une attitude continue de haine, d’amertume, de ressentiment
qui couve et qui est prête à se manifester à tout instant. Si la colère de Dieu
est juste, il en est rarement de même pour l’homme : car la colère de
l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu. (Ja 1:20)
L’animosité (thumos) désigne
l’accès de colère, la fureur ou l’explosion de sentiments négatifs. Les Grecs
la comparaient à un feu de paille qui s’enflamme tout à coup et s’éteint aussi
vite.
La méchanceté
(kakia) est un terme général qui désigne le vice, la malice qui pousse à
faire du mal aux autres.
La calomnie
(blasphemia) ou le blasphème se rapporte à des propos injurieux ou
dénigrants.
Les paroles
grossières (aischrologia) ou équivoques sont des paroles qui
utilisent un langage obscène.
La plupart de ces
péchés sont manifestés par la bouche. Nous devons toujours veiller à ne pas
pécher avec notre bouche : De la même bouche
sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en
soit ainsi. La source fait-elle jaillir par le même orifice, l'eau douce et
l'eau amère? (Ja 3:10-11) Je vous le dis : au jour du jugement,
les hommes rendront compte de toute parole vaine, qu’ils auront proférée. (Mt
12:36)
Enfin,
l’enfant de Dieu ne doit pas s’adonner au mensonge car Satan est le Père
du mensonge alors que Dieu est le Père de la Vérité. C’est ce que Jésus
reprochait aux religieux de son temps : Vous avez pour père le diable,
et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le
commencement, et il ne s'est pas tenu dans la vérité, parce que la vérité n'est
pas en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, ses paroles viennent de lui-même car
il est menteur et le père du mensonge. (Jn 8:44)
… vous
qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se
renouvelle en vue d'une pleine connaissance selon l'image de celui qui l'a
créée.
(Col 3:9-10)
Dans la
société, beaucoup de professions se reconnaissent grâce à leur uniformes:
médecin, pompier, militaire, facteur, footballeur…
De
même, le chrétien doit être reconnu grâce au nouveau vêtement qu’il porte: le
vêtement de la justice de Christ, c’est-à-dire Christ lui-même: vous tous,
qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. (Ga 3:27)
La vie
chrétienne consiste à nous dépouiller, à enlever notre vieille nature
(vieil homme) ou nature pécheresse pour revêtir notre nature nouvelle,
divine, créée en Jésus-Christ. Il s’agit d’ôter notre ancien comportement et
d’en revêtir un nouveau. Le temps est au passé.
Il faut
ensuite être renouvelé constamment (le temps est un présent continuel),
c’est-à-dire recevoir la vie de Christ continuellement. Le fait de devenir un
homme nouveau à la nouvelle naissance procure au croyant une vie nouvelle mais
pas la maturité spirituelle instantanée.
Notre
nature nouvelle a besoin constamment d’être renouvelée pour arriver à une connaissance
personnelle de Jésus-Christ. C’est une connaissance (epignosis) profonde
et intime. Le but de cette connaissance est la transformation: être de plus en
plus semblable à Christ qui est le modèle parfait de Dieu pour tous les hommes.
Le but
ultime de tout chrétien est de ressembler parfaitement à Jésus : Car
ceux qu'Il (Dieu) a connus d'avance, Il les a aussi prédestinés à être
semblables à l'image de son Fils, afin qu'il soit le premier-né d'un grand
nombre de frères. (Ro 8:29)
Cette
transformation sera achevée quand nous verrons notre Sauveur: Bien-aimés,
nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore
été manifesté ; mais nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous serons
semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. (1Jn 3:2)
Il n'y a
là ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni
esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. (Col 3:11)
Cette
vie nouvelle a des implications pour la vie communautaire, pour l’Eglise.
Lorsque
les croyants ont revêtu leurs nouveaux vêtements, la justice de Christ, ils se
ressemblent tous, tout en gardant leur personnalités et leurs spécificités.
A
l’époque de Paul, il existait de nombreuses et profondes divisions dans la
société.
Mais
dans le Royaume de Dieu il n’y a plus de barrières raciales (ni Grec
ni Juif), religieuses (ni circoncis ni incirconcis), culturelles
(ni barbare ni Scythe: peuple nomade et guerrier, venant du nord de la
Mer Noire, connu pour sa sauvagerie qui a envahi le Croissant Fertile au 7ème
siècle avant JC) ou sociales (ni esclave ni libre).
Note: A l’époque du NT, les Juifs
n’avaient aucun rapport avec les Grecs ou les païens. Les Juifs refusaient
d’entrer dans la maison d’un païen; ils ne mangeaient pas de repas préparé par
un païen; ils n’achetaient pas de viande chez un boucher païen. Quand ils
rentraient en Israël, ils témoignaient leur mépris pour les païens en secouant
la poussière de leurs vêtements et sandales. Même les apôtres ont eu du mal à
accepter les païens comme leurs égaux dans l’Eglise. Heureusement: Mais
maintenant, en Christ-Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus
proches par le sang de Christ. Car c’est lui notre paix, lui qui des deux n’en
a fait qu’un, en détruisant le mur de séparation, l’inimitié. (Ep 2:13-14)
Christ
est tout et en tous :
tous les croyants sont unis en Christ, les différences humaines sont
transfigurées par l’union d’une personne avec Christ. Les différences humaines
persistent mais elles contribuent à enrichir le corps de Christ. Tous les
chrétiens sont égaux devant Dieu même s’il y a des différences de rôles et de
responsabilités. En somme, l’unité et la fraternité dans la diversité.
Ainsi
donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'ardente
compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. (Col 3:12)
Après
avoir décrit la vieille nature, après nous avoir demandé de revêtir la nature nouvelle
en Christ, Paul nous donne maintenant les caractéristiques de cette vie
nouvelle.
Il nous
présente le modèle de la vie chrétienne idéale que nous devons tous suivre.
Nous
devons nous revêtir des vertus opposées aux vices qui ont été précédemment décrits.
Paul
nous rappelle d’abord que nous avons été élus c’est-à-dire choisis par
Dieu. Si nous sommes chrétiens ce n’est pas premièrement parce que nous avons
choisi Dieu mais parce que Dieu nous a choisis: Ce n’est pas vous qui m’avez
choisi, mais moi, je vous ai choisis… (Jn 15:16)
Dieu ne
nous a pas choisis en raison de nos qualités mais en raison de Sa grâce: Ce
n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l’Éternel
s’est attaché à vous et qu’Il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous
les peuples. Mais parce que l’Éternel vous aime… (Dt 7:7-8)
Cela ne
veut pas dire qu’Il ne donne pas à chacun la possibilité d’être sauvé : Dieu
veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la
vérité. (1 Ti 2:4)
Quel
est le but de l’élection ? Dieu nous a élus avant la fondation du
monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant Lui. (Ep 1:4)
Nous
sommes des saints, c’est-à-dire séparés du monde et mis à part pour
Dieu. Nous ne nous appartenons plus mais nous appartenons à un nouveau
propriétaire: Dieu.
Illustration: la cérémonie du mariage met
à part un homme et une femme qui s’engagent l’un avec l’autre et se promettent
fidélité. Que penserait-on d’un époux qui dès la fin de la cérémonie quitterait
son épouse pour vivre avec la demoiselle d’honneur? C’est la même chose quand
un chrétien quitte Jésus pour retourner dans le monde.
De
plus, si nous sommes des saints (réalité de position) nous devons croître dans
la vie de sainteté (réalité pratique). Ce processus s’appelle la sanctification.
La
sanctification est un don divin et est produit par le Saint-Esprit. Mais il ne
peut le faire que si nous coopérons avec lui. Il produit alors en nous le fruit
de l’Esprit, çàd la nature, le caractère de Jésus lui-même.
Tout
chrétien est un bien-aimé. Dieu aime tous les hommes mais seuls Ses
enfants sont Ses bien-aimés. Ils sont l’objet de Son amour paternel et
bienveillant. Dieu nous aime comme Il aime de toute éternité Son Fils unique.
Revêtez-vous: en tant que nouvelle
création avec une nouvelle identité, il faut mettre le nouvel habit qui
correspond, l’habit de justice et de sainteté.
La compassion
(oiktirmos, entrailles de miséricorde) signifie souffrir avec ceux qui
souffrent, éprouver une profonde sympathie à leur égard, pleurer avec les plus
faibles. Elle ne nous laisse pas inactifs ou impuissants mais nous pousse à
porter secours, à aider les personnes en difficulté.
La bonté
(chrestotes) est l’amour en action et nous pousse à faire du bien aux
autres, à être généreux.
L’humilité (tapeinophrosune) n’est pas le mépris de soi
mais la vision juste de ce que nous sommes (çàd la vision que Dieu a de nous).
L’humilité est le meilleur antidote à l’orgueil, la vanité et à la suffisance.
La douceur
(praotes) est liée à l’humilité et est synonyme de tact. Ce n’est pas un
signe de faiblesse mais de puissance contrôlée. Celui qui est doux préfère
subir injustement des outrages plutôt que d’en infliger. La douceur est comme
de l’huile dans les rapports humains.
La patience
(makrothumia) désigne la retenue, la maîtrise de soi face à la
provocation. Elle s’oppose à la colère et au désir charnel de se venger. La
personne douce ne s’énerve pas mais domine ses émotions. C’est aussi la
capacité à endurer des épreuves sans broncher.
Supportez-vous
les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement; si quelqu'un a à se
plaindre d'un autre, comme le Christ vous a fait grâce, vous aussi, faites de
même.
(Col
3:13)
La vie
communautaire a ses avantages et ses inconvénients, car bien que sauvés les
chrétiens ne sont pas parfaits. Ils doivent apprendre à gérer les rapports les
uns avec les autres qui ne sont pas toujours faciles. C’est une merveilleuse
école de sanctification! Celui qui vit en ermite ou se retire de l’église
manquera quelque chose dans sa formation.
Supporter signifie être patient devant
les manquements et les faiblesses de nos frères. Il faut la grâce de Dieu pour
supporter leurs manies, comme les autres en ont besoin pour supporter les
nôtres. Il y a aussi des chrétiens qui ont mauvais caractère et sont difficiles
à vivre. Mais nous devons apprendre à les accepter et à ne pas les fuir.
Nous
devons aussi nous faire grâce réciproquement c’est-à-dire nous
pardonner.
Il
existe peu de conflits au sein du peuple de Dieu qui n’auraient pu être résolus
rapidement si les intéressés avaient tenu compte de cette exhortation. Il faut
pardonner aux autres quand ils ont fauté. On entend souvent dire :
« Mais c’est lui qui m’a offensé… » C’est justement dans cette
situation qu’il nous est demandé de pardonner. Si l’autre ne nous avait pas
offensé, il n’y aurait pas lieu de lui pardonner. Si c’est nous qui avons
commis l’offense, nous devons alors demander pardon.
L’Eglise
doit être un lieu de pardon mutuel. Celui qui a du mal à pardonner son prochain
ne réalise pas en fait le pardon immense que Dieu lui a accordé.
Ne pas
pardonner nous retire la bénédiction de Dieu : Si vous ne pardonnez pas
aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. (Mt
6:15)
Mais
par-dessus tout, revêtez-vous de l'amour qui est le lien de la perfection. (Col 3:14)
C’est
l’amour agape: amour divin, spirituel (venant de l’Esprit),
inconditionnel.
L’amour
est l’essence même de Dieu : Dieu est amour. (1 Jn 4:8)
Les
deux plus grands commandements consistent à aimer Dieu et à aimer notre
prochain : Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.
(Mc 12:31)
Comme
Paul l’a écrit : si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. (1Co 13:2)
Tout ce
que nous faisons, même les plus grands sacrifices, n’a aucune valeur pour Dieu
si cela n’est pas motivé par l’amour.
L’amour
est le lien, la ceinture qui unit parfaitement toutes les autres qualités
chrétiennes.
De
l’amour découlent toutes les autres vertus chrétiennes: la paix, la joie, la
bonté, la douceur, la bienveillance etc.
L’amour,
comme toutes les autres vertus chrétiennes, est produit par le
Saint-Esprit : Le fruit de l'Esprit est : amour… (Ga 5:22)
L’Eglise
ne peut croître que dans un climat d’amour : De Lui (Jésus), le
corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes les jointures qui le
soutiennent fortement, tire son accroissement dans la mesure qui convient à
chaque partie, et s'édifie lui-même dans l'amour. (Ep 4:16)
Que la
paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps,
règne dans vos cœurs. Soyez reconnaissants. (Col 3:15)
Au même
titre que l’amour, la paix (eirene) est un puissant facteur
d’unité et de croissance : …en vous efforçant de conserver l'unité de
l'Esprit par le lien de la paix. (Ep 4:3)
L’un
des aspects du Royaume de Dieu est la paix : Car le royaume de Dieu,
c'est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par
le Saint-Esprit. (Ro 14:17)
En tant
que citoyens de ce Royaume nous devons donc être remplis de cette paix divine.
Il
s’agit de la paix avec Dieu et la paix de Dieu (verticale) mais aussi de la
paix les uns avec les autres (horizontale) qui en est la conséquence.
La paix
est le contraire de l’animosité, des rivalités ou des conflits.
Nous ne
pouvons pas former un seul corps si nous ne sommes pas en paix les uns
avec les autres.
Cette
paix doit régner en nous. Il s’agit d’un terme sportif: présider
aux jeux et distribuer les prix. La paix doit être l’arbitre ou le juge de nos
cœurs.
La paix
de Dieu doit toujours nous guider à prendre les bonnes décisions. Quand nous
faisons Sa volonté, nous avons Sa paix mais quand nous nous en écartons, nous
la perdons.
La paix
du cœur est le signe d’une bonne relation avec Dieu.
Si donc
une décision ne nous apporte pas la paix, nous devons la reconsidérer
sérieusement.
Soyez
reconnaissants :
la reconnaissance est un thème qui revient souvent dans cette lettre. Elle doit
se manifester envers Dieu et envers les hommes.
Une attitude de
reconnaissance engendre la paix et la tranquillité, alors que l’ingratitude
engendre des murmures et des querelles.
Que la
parole du Christ habite en vous avec sa richesse, instruisez-vous et avertissez-vous
réciproquement, en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques
spirituels; sous l'inspiration de la grâce, chantez à Dieu de tout votre cœur. (Col 3:16)
Le
nouvel homme a besoin pour vivre d’une nouvelle nourriture: la parole du
Christ.
Nous
sommes nés spirituellement par la parole de Dieu : …vous qui avez été
régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible,
par la parole vivante et permanente de Dieu. (1 Pi 1:23)
Nous
devons continuer à vivre et à marcher par cette parole : L'homme ne
vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
(Mt 4:4)
Une des
preuves de notre attachement à Dieu est que nous gardons Sa parole : Jésus
lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. (Jn 14:23)
Cette
parole doit habiter en nous, c’est-à-dire demeurer, résider, être à
l’aise en nous. Elle doit être dans notre cœur constamment, elle doit vivre en
nous.
Avec sa
richesse (ou
richement) (plousios: richesse abondante et extravagante); cette parole
ne doit pas habiter en nous pauvrement mais abondamment. Quelle est la part de
la parole de Dieu dans nos vies? La parole de Dieu est aussi source de richesse
infinie ; elle nous apporte tout ce dont nous avons besoin pour notre
épanouissement spirituel : Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile
pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice.
(2 Ti 3:16)
Comment
faire pour que la parole de Dieu habite en nous ?
En la lisant,
en l’étudiant, en la méditant et surtout en l’appliquant dans notre vie.
Non
seulement la parole de Dieu doit habiter en nous, mais elle doit également
tenir la 1ère place dans l’église, lorsque nous nous rassemblons.
Grâce à
cette parole, nous sommes remplis de sagesse et nous pouvons nous
instruire et nous avertir réciproquement. Il s’agit de partager nos
connaissances spirituelles (instruire) et de nous exhorter (avertir) dans les
voies du Seigneur.
Cette
parole nous pousse également à chanter à Dieu de tout notre cœur :
tout ce que nous faisons pour Dieu nous devons le faire à fond, en donnant le
meilleur de nous-mêmes.
Les psaumes
sont des chants tirés de l’Ancien Testament, du livre des psaumes.
Les hymnes
sont des chants solennels à la louange de Dieu, exprimant la joie et
l’enthousiasme des croyants.
Les cantiques
spirituels sont d’autres chants.
Tous ces chants
doivent être inspirés par l’Esprit et la Parole et
sont l’expression de notre reconnaissance et de notre amour pour Dieu.
Quoi que
vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en
rendant grâces par lui à Dieu le Père. (Col 3:17)
Notre
vie entière doit servir à glorifier Dieu. Nous avons été créés avant tout pour
Sa gloire.
Nous
devons parler et agir au nom du Seigneur Jésus.
En tant
que chrétiens nous portons le nom de Christ. Notre identité est en lui. Agir au
nom de Jésus c’est agir en conformité avec ce qu’il est et ce qu’il veut.
Ceci
est valable non seulement pour les activités dites spirituelles mais pour
toutes les autres activités : Soit
donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites
tout pour la gloire de Dieu. (1 Co 10:31)
Non
seulement le nom de Jésus implique notre identification avec lui, mais il nous
confère également son autorité.
Illustration: si quelqu’un me donne une
procuration je peux légalement retirer de l’argent sur son compte en banque. Je
bénéficie ainsi de la richesse d’un autre même si je suis pauvre.
Ainsi,
nous pouvons agir au nom de Jésus, c’est-à-dire de sa part ; nous sommes
ses représentants ou ses ambassadeurs.
Dans le
nom de Jésus, nous pouvons prier Dieu, adorer Dieu, nous pouvons prêcher Sa
Parole, nous pouvons imposer les mains aux malades, chasser les démons etc.
Jésus
nous a conféré son autorité pour pouvoir accomplir ses œuvres.
Une
fois de plus (la 5ème fois dans cette épître), Paul nous encourage à
rendre grâces à Dieu.
Tout ce
que nous faisons au nom de Jésus doit être motivé par notre reconnaissance pour Dieu. Nous agissons non par
contrainte mais par amour pour Lui.
Femmes,
soyez soumises chacune à votre mari, comme il convient dans le Seigneur.
(Col
3:18)
Après
les relations dans l’Eglise, Paul aborde maintenant le sujet des relations
familiales et professionnelles (tout cela dans le cadre du foyer élargi de
l’époque ou la maisonnée).
La 1ère
institution fondée par Dieu est le mariage et par voie de conséquence la
famille :
Il
n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide qui sera son
vis-à-vis. (Gn
2:18)
La
famille est la base de la société et de la nation. C’est la structure la +
importante.
Une
société est saine quand les familles sont saines. Idem pour l’Eglise.
Connaissant le rôle primordial de la famille, Satan s’acharne à attaquer et à
détruire les familles.
Exemples: nombre de divorces en hausse
(en 1970: 40000; en 2005: 150000), de foyers monoparentaux, de filles-mères.
Désacralisation
de l’institution du mariage: union libre, PACS.
Violence
conjugale, maltraitance des enfants, inceste…
Ce qui
devait être à l’origine le paradis sur terre est souvent devenu l’enfer.
Pourquoi?
Un
principe fondamental pour la famille comme pour toutes les autres institutions
est le respect de l’autorité ou le principe d’autorité-soumission.
Quand
ce principe est bafoué, les conséquences sont dramatiques.
Tous
les être humains sont égaux devant Dieu et ont la même valeur mais ils n’ont
pas les mêmes fonctions ni les mêmes responsabilités.
La
solidité de la famille repose d’abord sur la relation conjugale.
Les
rapports conjugaux doivent respecter l’ordre de la création : Car Adam
a été formé le premier, Eve ensuite. (1 Ti 2:13)
L’homme,
à l’image de Dieu est le chef de la famille : Christ est le chef de
tout homme, l'homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ.
(1 Co 11:3)
De même
que Jésus a autorité sur l’Eglise, de même le mari a autorité sur sa
femme.
Le
mariage doit refléter les rapports d’obéissance qui unissent Christ à son
Eglise: comme l’Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en
tout chacune à son mari. (Ep 5:24)
Sara
était un exemple de soumission à son mari même si elle n’a pas toujours été
parfaite: Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en
Dieu, soumises à leur mari, telle Sara qui obéissait à Abraham et l’appelait
son seigneur. C’est d’elle que vous êtes devenues les descendantes, si vous
faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. (1Pi 3:5-6)
L’autorité
ne provient pas de l’homme lui-même mais de Dieu qui lui a délégué cette
autorité. A part Dieu qui est l’autorité suprême, toutes les autorités qui
existent sont des autorités déléguées (donc non absolues).
En tant
que chef, le mari n’est pas comme l’adjudant-chef qui donne des ordres qui
doivent être exécutés sur le champ mais le responsable ou le dirigeant de son
foyer.
Être soumis
(hupotasso: se mettre sous) ne signifie pas être esclave ou assujetti à
quelqu’un mais reconnaître l’autorité que Dieu a placée au-dessus de nous. Être
soumis ne veut pas dire être inférieur, mais que notre place est différente de
l’autre.
La
femme doit donc se soumettre à son mari et non pas à n’importe quel
homme. L’épouse doit ainsi permettre à son mari de prendre les décisions
finales concernant le foyer. En se soumettant à son mari, elle manifeste sa
soumission envers Dieu. En le faisant elle se rend agréable à Dieu. Une femme
insoumise à son mari exprime (consciemment ou pas) sa rébellion contre l’ordre
que Dieu a voulu.
Une
soumission spirituelle authentique est la clé de l’harmonie conjugale. L’épouse
doit réaliser que l’autorité de son mari est un facteur d’unité et non de
conflit. L’autorité d’origine divine contribuera toujours au bien et non au
mal. Si elle comprend cela, elle se soumettra non pas à contrecœur mais avec
joie.
Une
femme soumise à son mari expérimente une libération et une plénitude qu’elle ne
pourrait connaître autrement.
Toutefois,
Paul met des limites à la soumission de la femme envers son mari: comme il
convient dans le Seigneur, à savoir que l’épouse n’est plus tenue de se
soumettre (d’obéir) à son mari s’il lui demande de faire quelque chose allant à
l’encontre des principes bibliques.
Maris,
aimez chacun votre femme, et ne vous aigrissez pas contre elle. (Col 3:19)
La
femme a d’autant plus de joie et de facilité à se soumettre à son mari que
celui-ci l’aime comme Christ a aimé l’Eglise : Maris, aimez
chacun votre femme, comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même
pour elle. (Ep 5:25)
Il
s’agit de l’amour agape, c’est-à-dire de l’amour qui est prêt à se
sacrifier si besoin. C’est l’amour qui recherche le bien et le bonheur de
l’autre. Cet amour s’appuie plus sur la volonté que sur la passion ou les
sentiments (eros). C’est l’amour de l’alliance (celle du mariage) qui
n’est pas tributaire de l’instabilité des humeurs et des circonstances. Seul ce
genre d’amour fort et inconditionnel peut aller jusqu’au bout.
Le mari
doit donc diriger sa famille dans l’amour et non dans un esprit de domination.
Le mari ne doit pas être un petit tyran, un dictateur mais un modèle. Il
considère son épouse comme une égale, une partenaire, une sœur en Christ qui a
besoin de tous ses soins: Vous de même, maris, vivez chacun avec votre femme
en reconnaissant que les femmes sont des êtres plus faible (fragiles).
Honorez-les comme cohéritières de la grâce de la vie, afin que rien ne fasse
obstacle à vos prières. (1Pi 3:7)
Le mari
qui aime vraiment sa femme ne l’obligera jamais à se soumettre à quelque chose
d’humiliant, de dégradant, qui viole sa conscience. Il la respectera.
Enfin,
le mari doit faire preuve de patience envers sa femme, ne pas s’aigrir
(devenir amer, irrité) contre elle.
Enfants,
obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. (Col 3:20)
Après
les relations conjugales, les relations parents-enfants qui en
découlent. Si la relation conjugale est bonne les relations parents-enfants ont
toutes les chances de l’être aussi.
Les enfants
(teknon) désigne les enfants d’une manière générale, sans distinction
d’âge, mais il s’agit ici des enfants vivant encore dans le foyer, qui
dépendent de leurs parents pour leur subsistance.
La soumission des
enfants envers leurs parents doit s’exprimer par l’obéissance (hupakouo:
écouter, prêter l’oreille), non par contrainte, mais volontairement et de
bon cœur.
Ils doivent obéir
en toutes choses, pas seulement quand ça leur plait.
Cela est agréable à
Dieu, de la même manière que l’obéissance de Jésus a été agréable à son Père: Celui qui m’a envoyé est avec moi ; Il ne m’a pas
laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable. (Jn 8:29)
Là aussi, la seule
limite à l’obéissance est quand un parent demande quelque chose de contraire à
la loi de Dieu.
L’un des signes de
la fin des temps est le manque de respect envers les parents : Car les hommes seront … rebelles à leurs parents, ingrats… (2 Ti 3:2)
Les
conséquences du manque de respect envers nos parents sont graves: L’œil qui
se moque d’un père et qui dédaigne l’obéissance envers une mère, les corbeaux
du torrent le perceront, et les petits de l’aigle le dévoreront. (Pr 30:17)
Exemple: Cham a été maudit parce
qu’il s’est moqué de la nudité de Noé, son père. Ses 2 frères (Sem et Japhet)
ont été bénis parce qu’ils l’ont respecté (Genèse 9).
Cette
recommandation s’applique aux enfants vivant avec leurs parents mais quel que
soit notre âge, nous devons continuer à respecter et à prendre soin de nos
parents (notamment dans leur vieillesse) : Honore ton père et ta mère
-c'est le premier commandement accompagné d'une promesse- afin que tu sois heureux et que tu vives
longtemps sur la terre. (Ep 6:2-3)
Pères
(parents), n'irritez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. (Col 3:21)
Les
parents, et en particulier les pères qui représentent l’autorité, doivent
traiter leurs enfants avec justice.
Ne les irritez
pas: ne les réprimandez pas exagérément, ne leur imposez pas des devoirs trop
lourds, ne soyez pas trop sévères, ne les provoquez pas, ne les harcelez pas.
Les
parents doivent trouver l’équilibre entre la souplesse et la fermeté.
La
discipline, lorsqu’un enfant a désobéi, doit toujours s’accompagner d’amour.
Cette discipline a pour but le bien-être futur de l’enfant.
Les
parents ne doivent jamais punir leurs enfants sous l’emprise de la colère, mais
après leur avoir bien fait comprendre en quoi ils ont fauté.
Les
parents ne doivent pas surprotéger leurs enfants, être trop stricts,
légalistes. Ils doivent apprendre à leur faire confiance et leur laisser un
espace de liberté.
Ils ne
doivent pas non plus faire de favoritisme, faire des comparaisons entre les
enfants ce qui va provoquer de la frustration, des complexes.
Autrement,
les enfants risquent de se décourager et d’avoir de l’amertume non
seulement vis-à-vis de leurs parents mais de toute autorité qui se présentera à
eux ultérieurement (professeurs, employeurs, police, état).
Le
résultat est le même quand il y a démission de l’autorité parentale: on laisse
faire l’enfant tout ce qu’il veut sans lui imposer des limites, des règles, des
normes.
Il y a
donc 2 écueils à éviter dans l’éducation des enfants: l’autoritarisme et
le laxisme.
Enfin,
une bonne éducation consiste non seulement à corriger l’enfant quand il a fait
quelque chose de mal mais aussi à l’encourager quand il a fait quelque chose de
bien.
Serviteurs,
obéissez en tout à vos maîtres selon la chair, et cela non seulement sous leurs
yeux comme si vous cherchiez à plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur,
dans la crainte du Seigneur. (Col 3:22)
Dernier
type de relation dans le foyer élargi de l’époque : relations
maîtres-serviteurs. Ce type de relation s’applique donc au monde du
travail, aux relations employeurs-employés.
Nous
devons obéir à nos maîtres selon la chair (terrestres) çàd aux patrons,
employeurs ou aux gouvernants que Dieu a placés au-dessus de nous : Que
toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a pas
d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été
instituées par Dieu. (Ro 13:1)
A l’époque de Paul,
l’esclavage était courant. Près de la moitié de la population était esclave.
Un grand nombre de
ces esclaves était des gens instruits à qui l’on confiait de grandes
responsabilités dans la famille. Souvent, des esclaves étaient chargés de
l’éducation des enfants.
Loin de prôner la
rébellion contre l’esclavage, la Bible encourage l’obéissance. Le serviteur ou
l’esclave chrétien devait obéir à son maître, même si ce dernier n’était pas
facile : Serviteurs, soyez, en toute crainte,
soumis à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à
ceux qui sont difficiles. (1 Pi 2:18)
Tout travailleur
chrétien doit donner un témoignage irréprochable sur son lieu de travail; en le
faisant Dieu pourra se servir de lui pour faire connaître l’évangile.
Il doit
comprendre que son 1er employeur est Dieu Lui-même et qu’en étant
obéissant à un homme il obéit à Dieu et Lui est agréable.
Il doit
obéir avec simplicité de cœur, c’est-à-dire sans malice, avec honnêteté
et sincérité.
Tout ce
que vous faites, faites-le de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non
pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage en
récompense. Servez Christ le Seigneur. (Col 3:23-24)
Tout ce
que nous faisons, même les tâches les plus pénibles, nous devons le faire de
tout notre cœur. Car nos motivations sont plus importantes que nos actes
proprement dits. Dieu voit avant tout notre cœur.
Nous
pouvons glorifier Dieu dans tout ce que nous faisons, même dans des tâches qui
ne semblent pas spirituelles au premier abord. Le service le plus humble (comme
balayer) peut être glorifié et honoré parce qu’il a été fait par amour pour le
Seigneur.
Dans ce
sens, il n’y a aucune différence entre le travail séculier et le travail
sacré. Tout est sacré car tout doit être fait pour Dieu. Les récompenses
célestes ne seront pas décernées en fonction de l’importance des tâches ou des
succès apparents, des talents et des opportunités, mais en fonction de la
fidélité.
Nous
pouvons ne pas être récompensés ici-bas pour notre travail ou notre obéissance,
mais au jour final nous serons récompensés par le Seigneur lui-même.
Les
chrétiens, et en particulier les serviteurs chrétiens obtiendront un héritage
éternel au ciel, pour leur dévouement et leur fidélité envers leurs maîtres
terrestres.
Ce ne
sont pas des hommes que nous servons premièrement, mais nous servons Jésus à
travers eux.
Car
celui qui agit injustement récoltera selon son injustice, et il n'y a pas de
considération de personnes. (Col 3:25)
Celui
qui agit injustement ou qui désobéit recevra une sanction de la
part du Seigneur.
Dieu est
juste, de même qu’Il récompensera les personnes soumises, Il punira sans considération
de personnes, c’est-à-dire sans favoritisme ceux qui ont auront été
rebelles aux autorités ou qui auront fait leur travail avec négligence.
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