LAODICEE

LES 7 EGLISES D’ASIE


Apocalypse 3:14-22

LAODICEE
Laodicée était une ville extraordinairement  riche. La plus riche des 7 villes d’Asie.
Elle était réputée pour ses nombreuses banques et commerces, ses fabriques de vêtements de laine noire.
Elle avait une école de médecine dont le point fort était le traitement des maladies oculaires grâce à un collyre spécial.
Laodicée était si riche que lors du tremblement de terre en 60 après JC qui la détruisit partiellement, elle refusa l’aide du gouvernement romain pour la reconstruire.
Les Laodicéens avaient toutes les ressources nécessaires à leur disposition et pouvaient se suffire à eux-mêmes.
Mais elle avait un point faible ; elle n’avait pas de source d’eau potable : n’ayant pas d’eau à demeure, elle devait recevoir de l’eau en provenance d’Hiérapolis via un aqueduc : quand cette eau arrivait, elle avait perdu de sa chaleur : elle était tiède.
Ces spécificités nous permettent de mieux comprendre les différents détails auxquels le Seigneur fait allusion dans sa lettre.


Ap 3:14 : Ecris à l'ange de l'Eglise de Laodicée, Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu.
Laodicée signifie les droits de l’homme ou le peuple qui dirige.
L’église de Laodicée représente toutes les églises qui ont rejeté les droits de Christ à les diriger. Elle symbolise l’église rétrograde, matérialiste, qui a troqué les valeurs spirituelles pour les valeurs matérielles, qui sert Mamon (dieu de l’argent, de la richesse) plutôt que Dieu.
Pourtant, cette église avait été au bénéfice des meilleurs serviteurs de Dieu : Paul et Epaphras : Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage. (Col 2:1)  Car je lui rends le témoignage qu'il a une grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux d'Hiérapolis. (Col 4:13)
Ceci nous montre qu’une église peut recevoir les meilleurs enseignements mais dépérir si elle ne prend pas garde, si elle ne persévère pas dans la foi.
Le Seigneur se présente à l’église de Laodicée comme le Dieu de vérité et le témoin fidèle.
Ceci en contraste avec l’état spirituel de l’église de Laodicée qui ne marchait pas dans la vérité de la Parole et qui avait perdu la flamme du témoignage.

Ap 3:15-17 : Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. Parce que tu dis, Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu.
Comme pour l’église de Sardes, l’église de Laodicée est la seule à ne recevoir que des réprimandes de la part du Seigneur. Cela veut dire que cette église n’avait plus rien d’agréable aux yeux de Dieu ; elle était parvenue à un état de déchéance extrême.
Pourtant le Seigneur continue à lui parler dans le but de la réveiller ou du moins d’en réveiller quelques uns.
L’esprit d’orgueil de la ville avait déteint sur toute l’église.
Les chrétiens s’étaient laissés imprégnés par leur environnement mondain. Loin d’être une lumière dans la ville, l’église de Laodicée s’était laissée gagnée par le monde.
La Bible nous rappelle qu’en tant que chrétiens, nous devons aller à contre-courant des valeurs corrompues de ce monde. Nous devons faire tous nos efforts pour résister et demeurer dans la mouvance de Dieu. Autrement c’est le courant du monde qui nous emportera pour notre perte :
N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde.
(1 Jn 2:15-16)
Les Laodicéens se sont laissés piégés et corrompre par les richesses et les honneurs du monde.

Je te vomirai de ma bouche :
On ne retrouve nulle part ailleurs cette expression de dégoût de la part du Seigneur. Plus encore que le fait d’être attristé ou d’avoir de la colère, le Seigneur avait la nausée.
Il a la nausée non pas tant devant la misère spirituelle de l’église mais devant son orgueil, sa suffisance, sa vanité, son autosatisfaction.

Parce que tu dis, Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu :
Les chrétiens de Laodicée s’étaient félicités de leur état d’avancement spirituel alors qu’en fait ils étaient les plus misérables. La pire situation n’est pas d’être pauvre, mais d’être pauvre et de ne pas être conscient de sa pauvreté, d’être pauvre et de se croire riche.
Le plus grand danger pour l’église ou le chrétien est de se dire « je n’ai besoin de rien », de se croire parvenu à un état de perfection spirituelle, de faire partie d’une élite, d’être au-dessus de la masse. C’est signer notre arrêt de mort spirituelle.
Les chrétiens de Laodicée avaient oublié la 1ère des béatitudes, celle qui permet d’accéder à toutes les autres :
Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! (Mt 5:3)
Heureux ceux qui ont l’esprit d’humilité, qui reconnaissent qu’ils ne sont rien et ne peuvent rien sans Dieu. Heureux ceux qui ne placent pas leur confiance en leurs capacités ou même dans les bénédictions de Dieu plutôt qu’en Dieu Lui-même.
Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. (Jc 4:6)
Le péché qui donne le plus la nausée à Dieu est l’orgueil.
C’est parce que Satan a été rempli d’orgueil que Dieu l’a « vomi » du ciel.
L’orgueilleux ne peut rester dans la présence de celui qui est doux et humble de cœur.

Au contraire, la personne humble reconnaît toujours et constamment la grâce de Dieu dans sa vie. Elle sait que tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle a vient de la grâce de Dieu.
Faisons attention à ne pas mépriser la grâce de Dieu, à ne pas prendre les bénédictions de Dieu pour acquises ou comme nous étant dues.
Dieu n’est pas obligé de nous bénir, de nous exaucer, de nous donner ceci ou cela.
S’Il le fait, c’est par pure grâce, par pure bonté, ce n’est pas parce que nous le méritons. Si nous pensons que tout nous est dû, si nous pensons que Dieu va répondre à tous nos caprices, nous sommes comme des enfants gâtés, nous sommes encore charnels.
Certains considèrent Dieu comme leur serviteur, leur éternel débiteur. Ils Lui revendiquent toujours quelque chose au lieu de Lui témoigner leur reconnaissance.
Comprenons bien cette vérité si nous ne voulons pas être toujours frustrés ou déçus : Dieu ne nous doit rien ; c’est nous qui Lui devons tout.

Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant :
A cause de cet orgueil, de cette suffisance, les Laodicéens étaient devenus tièdes.
Plus rien ne les motivait, ne les enthousiasmait.
Ils étaient devenus mous, apathiques, ramollis, sans aucune détermination ni pour Jésus ni pour l’église. Ils avaient perdu leur engagement chrétien, leur esprit combatif.
La tiédeur est différente de la froideur qui signifie le rejet ouvert de la foi.
Ces chrétiens continuaient sûrement à confesser la Parole, à la lire mais uniquement pour l’apparence.
Le chrétien tiède connaît l’Evangile, la Parole, l’amour de Dieu mais il n’y répond plus. Il est devenu insensible, ses sens spirituels sont endoloris.
Il ne réalise pas ce qui lui manque. Il se satisfait de sa médiocrité. Il n’a aucun désir de progresser.
Le chrétien tiède n’est d’aucune utilité dans la maison de Dieu.
Ex de la boisson : quand on a froid on aime boire quelque chose de chaud, quand on a chaud on aime boire quelque chose de froid mais personne n’aime boire une boisson tiède.
De même, le chrétien tiède n’apporte rien à l’église.
Comme il se dit chrétien, on ne va pas essayer de le convertir.
Au contraire, il déteint sur les autres, il refroidit les autres, il pompe leur énergie.
Pourquoi les réunions, les cultes ne sont-ils pas aussi enflammés comme on le voudrait ? C’est parce que beaucoup y viennent en apportant leur tiédeur. Leur cœur n’est pas préparé à rencontrer Dieu.

Le meilleur remède contre la tiédeur, c’est le feu, la flamme de l’Esprit.
Si on voit que l’on est tiède, on rallume le feu.
Dieu ne veut pas seulement que nous soyons chauds mais que nous soyons bouillants (la chaleur maximale).
Avec Dieu c’est tout ou rien : ou bien on Le rejette comme un païen ou un athée (on est froid, on est mort mais au moins on est cohérent avec ce qu’on dit) ou bien on croit en Lui, on confesse la vérité, dans ce cas on est bouillant.
Le Seigneur ne demande pas à tous d’être intelligents, d’avoir la connaissance des mystères de Dieu, d’avoir des talents ou des capacités extraordinaires.
Il nous demande d’être bouillants pour Lui, de l’aimer de tout notre cœur.
Même si on n’a rien, on peut être bouillant pour Dieu.
C’est notre cœur qui intéresse Dieu. Etre bouillant est une affaire de cœur.

Ap 3:18 : Je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.
Dieu est un Dieu de miracles : Il nous permet d’acheter des choses inestimables sans argent :
Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer! (Es 55:1)
La vraie richesse aux yeux de Dieu, ce sont les bénédictions spirituelles :
- L’or éprouvé par le feu : il s’agit de la foi, authentifiée et rendue solide par le feu de l’épreuve : …afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. (1 Pi 1:7)
- Des vêtements blancs : c’est la justice de Christ : Je me réjouirai en l'Eternel, mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu; car Il m'a revêtu des vêtements du salut, Il m'a couvert du manteau de la délivrance. (Es 61:10)
- Un collyre : c’est l’onction de l’Esprit qui nous enseigne : Pour vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu'elle est véritable, et qu'elle n'est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu'elle vous a donnés. (1 Jn 2:27)

Ap 3:19 : Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.
L’amour de Christ est insondable ; malgré la tiédeur, la suffisance, l’orgueil des Laodicéens, le Seigneur continue de leur témoigner son amour.
L’amour espère tout. Jésus espère encore que certains chrétiens reviendront de tout leur cœur à lui.
Nous devons considérer la discipline de Dieu comme l’un de nos privilèges même si sur le moment cela va à l’encontre de nos sentiments. Humainement parlant, quand nous sommes disciplinés par Dieu, notre 1er réflexe est de penser que Dieu nous a abandonnés ou qu’Il ne nous aime plus.
Mais Dieu ne nous châtie jamais pour nous faire du mal mais pour nous faire du bien, pour nous ramener à Lui et à notre bon sens. Il a en vue notre avenir éternel, quitte à nous faire un peu mal sur le moment :
Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. (Hé 12:11)
Apprenons donc à discerner la main pleine d’amour de Dieu quand Il nous corrige.

Ap 3:20 : Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
Voila la triste situation de l’église de Laodicée : consciemment ou inconsciemment, elle avait mise son Seigneur à la porte. Jésus n’avait plus de place dans sa propre église.
Je frappe :
Dieu est le Dieu tout-puissant mais Il ne peut pas (Il ne veut pas) forcer un être humain à L’accepter sous la contrainte. Dieu n’oblige personne à Le suivre, à vivre pour Lui. Autrement, le monde entier serait converti depuis longtemps.
Il fait le 1er pas, Il s’approche de nous au maximum mais Il ne fera pas le dernier pas, car Il respecte notre liberté.
Le Seigneur frappe à la porte de notre cœur. Il frappe plus d’une fois. Il use de patience.
Il ne cesse de nous appeler mais Il ne le fera pas indéfiniment.
Si nous nous entêtons, le Seigneur s’éloignera un jour de nous, comme pour Samson, son Esprit se retira de nous sans que nous nous en rendions compte.
Faisons attention à ne pas être comme une terre maintes fois arrosée qui reste stérile : Lorsqu'une terre abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu. (Hé 6:7-8)
La Parole de Dieu est solennelle : celui qui ne porte pas de fruit sera retranchée :
Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche. (Jn 15:2)
Parabole du figuier stérile : Alors il dit au vigneron, Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point. Coupe-le, pourquoi occupe-t-il la terre inutilement? (Lu 13:7)  Dans sa grâce, le maître donne une année supplémentaire pour qu’il porte du fruit.
Mais si nous répondons favorablement à son appel nous aurons la plus grande des bénédictions : la communion, la partage avec le Dieu de l’univers. Jésus désire avant tout avoir une relation personnelle et intime avec chaque homme, chaque femme qu’il a créés.

Ap 3:21 : Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.
Si nous laissons Jésus entrer pleinement dans notre vie et régner sur notre cœur, il nous permettra un jour de régner avec lui. Si nous rejetons aujourd’hui le règne de Christ, nous serons éternellement rejetés par lui.